Sortie à la Cabane Bertol

Description

Nous avons longtemps attendu le compte-rendu de cette sortie... L'attente fût bénéfique : nous voici en possession de deux points de vue !

 

Les impressions de Colin, le benjamin

Impressionné par les pentes raides.
Surpris par l’emplacement et la forme de la cabane, très différente des chalets du Jura.
Stressé par les échelles, trop hautes et pas sécurisées.
« Cougné » dans le dortoir.
Pas habitué à déjeuner au milieu de la nuit.
Cool de marcher entre les crevasses, fort belles.
Etonné que la neige ne fonde pas au sommet.
Satisfait de ramener un caillou du sommer en souvenir.
Fier d’avoir battu son record d’altitude.
Fâché d’être le seul encordé à la descente.
Impatient en attendant son père fatigué.
Pas surpris par la longueur de l’effort.
Pas fatigué et prêt à repartir l’an prochain.
 

 

 

 

Des Gimelans au sommet de la Tête Blanche (3'707 m.) par Vincent Ballenegger

Samedi 30 juin, place de la Vernette

Ce samedi matin, une quinzaine de membres du Ski Club de Gimel s’affairent sur la place de la Vernette et vérifient une dernière fois leur matériel : bonnets, gants, crampons, pilets, etc. C’est qu’il vaut mieux ne rien oublier pour réussir la sortie qui a été fixée à ce week-end. Objectif : le sommet de la Tête Blanche, qui culmine à plus de 3'700 m. d’altitude. En dehors des organisateurs, la majorité des participants n’ont pas d’expérience de haute montagne. Mais la météo annonce du beau temps, et tout le monde est prêt à relever le défi.

Après deux heures de route, nous parquons la voiture à la sortie du village d’Arolla, à environ 2000 m. d’altitude. Nous partons d’un bon pas sur un chemin facile, encouragés par l’air frais et le paysage magnifique. Mais la pente commence rapidement à s’accentuer lorsqu’on attaque la montée sur les Plans de Bertol. Une courte pause est vivement appréciée, pour interrompre l’effort et prendre un petit en-cas avec vue sur le glacier du Mont Collon. Au Plan de Bertol, nous sortons le pique-nique, qui prend un goût de festin dans ce cadre, surtout pour ceux qui l’arrosent d’un bon rouge dans un verre à pied. Encore 700 m. de montée, et nous voici au pied de la cabane de Bertol, qui est construite sur une arête rocheuse, et que l’on atteint en traversant une vire et en montant des échelles impressionnantes. En attendant l’heure du souper, quelques participants, encore pleins d’énergie, s’amusent à escalader un rocher pointu et vertigineux qui domine la cabane, tandis que d’autres préfèrent se reposer et discuter avec une ex-Miss Suisse qui se trouve justement dans cette cabane ce jour-là. Après un repas revigorant avec vue sur le Cervin, nous nous couchons tous de bonne heure en prévision de la journée du lendemain.

Dimanche 1er juillet, glacier du Mont Miné

Nous prenons le déjeuner à 3h45 et partons les premiers de la cabane. Avec le ciel dégagé et la pleine lune, nous voyons clair sans même allumer nos lampes frontales. A l’heure du départ, la cabane s’est transformée en une ruche bourdonnante et il n’est pas facile d’accéder à ses souliers, bâtons et piolets. Au pied des échelles, nous nous répartissons en trois cordées, et nous nous aventurons sur le glacier du Mont Miné en direction de la Tête Blanche. Pas un souffle de vent ni le moindre bruit, à part le crissement de la neige sous nos chaussures. Dans cette immensité de glace et de neige, loin de toute trace humaine, nous sommes comme transportés dans un autre monde où notre existence est à repenser. Le soleil se lève et peint d’une belle lumière les innombrables sommets alentours. A certains moments, de fines fissures dans la neige nous rappellent les dangers d’une crevasse et nous incitent à maintenir la corde tendue. A 7h50, nous atteignons le sommet de la Tête Blanche, où nous attend une vue exceptionnelle sur une multitude de pointes enneigées. Nous resterions bien des heures ici à contempler le paysage (la température est étonnamment clémente), mais il faut repartir rapidement avant que la chaleur du soleil ne ramollisse la neige sur le glacier. A 8h, nous entamons donc déjà la descente. Nous retraversons le glacier, et nous nous retrouvons à 9h30 au pied de la cabane Bertol. Un étourdi qui y a oublié le matin son thermos fait rapidement un aller-retour sur les échelles, tandis que les autres se restaurent et admirent une dernière fois la vue sur le glacier du Mont Miné. A nouveau reposés, nous reprenons la trace qui descend du col de Bertol, qui est assez délicate à cette heure matinale car la déclivité est forte et la neige glacée. Le piolet fait des merveilles dans cette situation, et nous rejoignons bientôt une pente plus douce où nous pouvons courir droit en bas de la montagne. A midi, nous pique-niquons à nouveau sur le Plan de Bertol. Certains commencent à sentir la fatigue de cette longue journée de marche, mais pas Colin (11 ans) qui semble avoir des ailes à la place des pieds. Nous descendons ensuite sur Arolla en empruntant le même chemin qu’à l’aller. Nous nous retrouvons tous sur la terrasse de l’hôtel du Mont Collon, heureux de ce beau week-end d’initiation à la haute montagne. Des projets se forment déjà pour renouveler une aussi belle expérience l’année prochaine.